Webinar 11 Juillet 2019 – Chatbot

 

Dans la continuité du cycle de conférence de l’UX business Club, sur le thème de l’intelligence artificielle, Guillaume Desveaux et sa masterclass ont produit un nouveau webinar, sur l’implémentation du chatbot.

Il est disponible en rediffusion ici :

https://www.youtube.com/watch?v=2NNByzdu1kA&feature=youtu.be

Voici les différentes questions adressées pendant le live :

  • Quels bénéfices : Réduction des coûts, Amélioration de Expérience Client, Libération des ressources internes ?

  • Comment réussir l’implémentation d’un Chatbot ?

  • Quelle organisation et quelles ressources ?

  • Quels sont les indicateurs clés de succès ?

  • Comment créer l’adhésion en interne ?

 

Demain devrons nous parler comme un Chatbot et converser avec “HAL”​ ?

En 2017, le physicien Stephen Hawking redoutait que les machines viennent à remplacer les humains et l’entrepreneur Elon Musk dressait un portrait sombre de l’IA, qu’il considérait déjà comme une menace. Cependant, derrière la notion d’intelligence artificielle se cache des réalités concrètes et des applications tangibles : le chatbot par exemple, n’est pas intelligent au sens strict du terme et n’a pas forcément besoin de le devenir. Selon une étude, d’ici 2020, 80% des entreprises utiliseront des chatbots pour gérer leurs interactions clients. Dans ce paradigme économique boosté par les nouvelles technologies, les agents conversationnels et l’intelligence artificielle constituent une révolution : leur disponibilité, leur rapidité et leur précision en font des outils incontournables.

Qu’est-ce qu’un chatbot ?

Le chatbot est une interface entre les utilisateurs et un éditeur de contenu, un fournisseur de service ou un marchand. Le chatbot se connecte au Système d’Information à travers une interface de programmation : une API (Applications Programming Interface). Les fournisseurs de messagerie offrent aujourd’hui la possibilité de développer un chatbot en l’alimentant de questions et de requêtes types qu’un utilisateur pourrait formuler et en allant puiser les réponses dans les bases de données du Système d’Information via les API.

Pour mettre en place un chatbot il faut déjà savoir de quel type de bot l’entreprise a besoin. Pour cela, il suffit de répondre à quelques questions : Quel est le besoin ? Quel est l’objectif ? Quels canaux utilisent les clients ? Quelles sont ses tâches/missions ? De quelles ressources disposent l’entreprise ? Les clés du succès réside dans le cadrage en amont du projet pour identifier les besoins des utilisateurs et cartographier précisément les données dont dispose l’entreprise.

Pour qu’ils puissent apporter des réponses de façon fiable, rapide et pertinente, le machine learning représente un enjeu de taille pour les chatbots destinés à converser avec un utilisateur, notamment à travers une messagerie instantanée comme Facebook Messenger. Le machine Learning va permettre aux chatbots, de pouvoir adapter leurs analyses en se fondant sur des données recueillies. Plus les chatbots interagissent avec les utilisateurs, plus ils obtiennent d’informations, et mieux ils apprennent à anticiper les comportements et à adopter le bon, selon l’utilisateur. Les chatbots représentent donc d’excellents moyens de récolter de la data sur les utilisateurs.

Toutefois, disposer de données ne leur suffit pas pour converser de la façon la plus efficace possible avec les utilisateurs. Il faut également que les bots soient capables de comprendre l’information et d’apprendre à répondre aux différentes questions.

La pertinence de la réponse représente l’un des éléments les plus déterminants pour la réussite d’un chabtot. Le machine learning doit donc permettre de pouvoir analyser et prendre en compte la manière idéale de répondre à une demande, de traiter et de garder en mémoire les informations échangées, de produire des interactions variées qui semblent les plus naturelles possibles mais également de réaliser des auto-évaluations pour déterminer s’ils répondent de façon adéquate aux demandes des utilisateurs.

Enfin, il faut être vigilant sur le biais principal des chatbots qu’est la réponse unique. En effet, à l’inverse d’une requête dans un moteur de recherche web, le chatbot ne vous renverra qu’une réponse. C’est une prime au leader et un risque pour l’utilisateur de réduire sa capacité d’explorateur de l’information disponible.

 La révolution des chatbots est en marche

Gartner prédit que d’ici 2019, 1/4 des foyers des pays développés se serviront d’un chatbot comme d’une interface privilégiée d’accès aux services à domicile (service à la personne, livraison alimentaire, …).

Mais alors, les progrès de l’intelligence artificielle vont-ils favoriser l’explosion des chatbots en complément de l’humain ? Le machine learning va-t-il bousculer la donne en construisant sa propre base de connaissance ?

Aujourd’hui.

Les conversations avec les chatbots sont déjà disponibles sur des plateformes connues et des applications de messagerie instantanée telles que Skype, Telegram, Slack, Kik, Messenger, ou encore WeChat en Asie… Cette conversation peut se faire sous forme uniquement textuelle ou être enrichie d’images et d’interactions, et peut tout aussi bien se faire avec des questions ouvertes que sous forme de QCM.

En outre, toutes ces applications de micro-messageries ont annoncé le lancement de leur API. Le développement de ces APIs va permettre de s’interconnecter avec d’autres services et plateformes, et ainsi démultiplier les différents points de contacts avec les consommateurs. Ces derniers pourront en effet accéder aux différents services et à une expérience plus fluide car ils ne sortiront pas de l’application sur laquelle il navigue.

IA et Chatbot.

Avec l’avènement de l’intelligence artificielle, les chatbots seront prochainement capables d’effectuer des actions plus complexes comme des réservations, des achats, ou encore des recherches d’info, en prenant en compte le contexte et l’auteur.

En combinant l’intelligence artificielle et le machine learning, le chatbot devient capable de s’adapter au client en fonction de sa personnalité et de lui proposer, par exemple, le produit le plus approprié en utilisant les arguments qui le convaincront. Le chatbot ne sera alors plus un simple assistant mais un vrai vendeur.

Et demain…

Plutôt que de télécharger plein d’applications pour des services et usages différents, l’utilisateur pourra installer directement des bots, qui iront chercher les contenus dont il a besoin, sans qu’il ne fasse rien de plus qu’envoyer un message. Cela changera la manière dont nous percevons une marque et notre relation avec elle deviendra plus intime.

L’UX va également changer puisqu’il ne s’agira plus de naviguer entre apps et sites, mais simplement de chatter, d’utiliser des emojis et des commandes spécifiques. Nous allons discuter dans un langage de plus en plus naturel avec la marque notamment via la voix, puisque les bots comprennent de mieux en mieux le langage humain.

Chatbot : des débuts prometteurs…

La maturité technologique des chatbots et le contexte actuel de l’information renvoient des signaux positifs. Néanmoins les usages et les pratiques ne sont encore qu’à leurs débuts.

Il est crucial, pour les entreprises, de définir une stratégie dès aujourd’hui, pour pouvoir se positionner dans le temps, via un agenda d’actions à court, moyen et long terme. C’est grâce à ce processus d’acculturation progressive et de planification que les entreprises réussiront à tirer le potentiel de ces technologies.

Guillaume Desveaux

Webinar 22 Mai 2019 – L’intelligence artificielle en entreprise

 

La masterclass dont le CEO de InnOpen, Guillaume Desveaux fait partie a produit un nouveau webinar.

Durant cette conférence a été traité le point de la vision numérique, illustrée par des cas pratiques et des retours d’expériences des conférenciers.

Vous pouvez retrouver la rediffusion du webinar avec le lien suivant :

https://youtu.be/G8hCPyEeN0

Introduction :

Derrière le vocable impropre « d’Intelligence Artificielle » se cachent de nombreuses réalités techniques et d’usages.

Il désigne l’ensemble des technologies qui permettent de simuler des mécanismes du vivant :
La perception, la compréhension et la prise de décision.

Les champs d’applications en entreprise sont aujourd’hui de trois ordres :

La vision numérique, la compréhension des langages symboliques (texte et parole) et la planification et l’optimisation.

 

IA Cargo

InnOpen en sa qualité de leader du groupe Transport & Logistique au sein du HUB France IA est fier de vous annoncer l’initiative IA CARGO FOUNDATION.

Le HUB France IA s’associe à La Poste, l’AUTF et l’ADEME, et une trentaine de partenaires corporates et start-ups (Shippeo, Drivert,…) pour créer la fondation de IA CARGO FOUNDATION.

Dans le cadre de sa mission de développement de l‘Intelligence Artificielle en France en lien avec le plan du gouvernement AIforHumanity, le HUB France IA lance la fondation – Mutualisation des données pour l’IA – pour la filière Transport et Logistique.

Le Hub France IA à pour vocation de créer un écosystème constitué des grands groupes, ETI, PME, startups, écoles et universités autour du sujet de l’IA. Le Hub France IA coordonne 11 groupes transversaux et 19 groupes verticaux dont un sur le secteur des Transports et de la Logistique. Chacun de ces groupes porte un programme visant à rassembler les acteurs du secteur autour de la création d’un actif commun en l’IA pour améliorer la compétitivité de sa filière au niveau mondial.

Suite aux recommandations de la Direction Générale des Entreprises en réponse à notre soumission à l’AMI (Appelle à Manifestation d’Intérêt) « Mutualisation des données pour l’IA » du mois de novembre. Différents acteurs du secteur du transport ont décidé de fusionner leurs initiatives.

Le détail du projet sur le site internet dédié : https://www.iacargo.fr/

Au sein de la communauté des futurs 200 chargeurs (Coca Cola, Nestlé, …)  / distributeurs signataires du programme de transition écologique Fret 21 de l’ADEME, nous proposons la collecte, la taxonomie, et une gouvernance de mise à disposition de larges corpus de données, en vue de leur mutualisation et de leur traitement par des algorithmes d’Intelligence Artificielle permettant l’émergence de nombreux usages et applications.

TYPOLOGIES DE DONNEES :

– Géolocalisation et horodatage des parcours véhicules, trains, barges.
– Identification de véhicules (Modèle, plaque, norme d’émissions…) par capteur vidéo,
– Vidéo-détection des plans de chargement,
– Plan de transport

LES USAGES :

Voici des suggestions d’usages avec vos sous-traitants transporteurs. Vous pourrez utiliser les données selon vos besoins internes :

– La réduction de votre part des émissions de CO2 par véhicule et par axe routier.
– la massification par navette routière,
– la massification en report modal (rail-route, rail-fleuve, fleuve-route, …)
– la massification par matching automatisé des contre flux

Le programme intègre des services de start-up studio corporate (espace DEMO or DIE, espace LAB) dans le cadre de ce programme pour exploiter ces données sur des temps courts.

Webinar 8 Février 2019 – Retour du CES Las Vegas

Guillaume Desveaux et sa masterclass ont réalisés un nouveau webinar.

Le webinar traitait des sujets suivants :

Que retenir du CES 2019, sous l’angle de l’Expérience Utilisateur ?

Comment est on passé en 10 ans de “Digital native compagny” à la consécration des entreprises “customer centric natives” ?

Quels opportunités UX peut-on prévoir dans les grandes tendances technologiques telles que La 4ème révolution industrielle; l’arrivée de la 5G, l’intelligence artificielle à tous les niveaux, Les assistants vocaux, la réalité virtuelle…

Webinar 14 Décembre 2018 – Innover pour transformer

Guillaume Desveaux a réalisé son premier webinar autour de l’expérience utilisateur et de l’intelligence artificielle.

Les différents sujets traités:

– Comment ancrer l’expérience utilisateur dans les démarches d’innovation ?
– Quel est l’impact de l’expérience utilisateur dans un business ?
– Comment diffuser la culture de l’expérience utilisateur
   dans une organisation ?

Masterclass “Innover pour transformer”

Guillaume Desveaux, CEO de InnOpen, organise des conférences autour de l’implication de l’intelligence artificielle dans l’entreprise, où il en est principal conférencier.

Cette masterclass a pour but d’explorer collectivement les questions clés autour du digital et de l’intelligence artificielle que se posent ses clients.

Vous pouvez retrouver cette masterclass ici:

https://www.lecampus.online/replays/innover-pour-transformer?rq=Desveaux

 

Innovation : comment éviter la “vallée de la mort”​ du passage à l’international?

Après de nombreux entretiens et ateliers, et un louvoiement politique mené avec brio, le Comex a tranché : les leviers d’innovation internes et externes vont être déployés dans l’ensemble des filiales. Et là, “yapluka” ? Pas vraiment. C’est souvent lors du déploiement international que le bât blesse. Entre les filiales qui n’y voient pas d’intérêt, les “anti” qui veulent prouver par A plus B que le Comex a eu tort, le chef de projet trop junior ou trop seul politiquement, les choses se corsent.

Pour de nombreuses entreprises, la phase de déploiement international est une « vallée de la mort », dans laquelle le programme d’innovation peut mourir. Ce constat nous a conduits à réunir nos expériences et nos expertises afin d’apporter des éléments de réponse à nos clients sur cette problématique. Nous avons analysé différents cas clients pour identifier les principaux freins et les adresser.

Les principaux challenges

“Yes ! But it is different in my country” (à prononcer avec plusieurs accents), entend-t-on fréquemment. Cette phrase traduit un non-engagement, voire une forme de rejet, des filiales envers ce programme mené par le siège. Introduire de nouvelles pratiques innovantes dans des cultures diverses dans une entreprise établie se heurte inévitablement aux process, aux habitudes et aux règles tacites ou explicites du groupe. Il ne faut pas oublier qu’une grande entreprise est souvent gouvernée par l’art du statu quo.

Nous avons identifié dix zones de frictions à traiter en priorité. Dans une approche «effectual» (cf. « Effectual reasoning » de Saras Sarasvathy), l’objectif ne sera pas de les résoudre dans leur ensemble par une formule magique, mais de les traiter indépendamment pour en atténuer les effets grâce à une approche ad hoc. Il y a deux grandes catégories à traiter : les éléments factuels (KPI, budget, réglementation…) et humains (organisation, culture, engagement, management…).

L’intervention de Maud Bailly sur son rôle de CDO chez Accorhotels éclaire bien la posture à adopter vis à vis des autres fonctions de l’entreprise et des collaborateurs pour engager un dialogue constructif. En quelques mots, il faut avant tout savoir se mettre au service des autres, cultiver l’intelligence collective, faire preuve de pédagogie, d’humilité et enfin apprendre à désapprendre (cf. cet article sur l’approche “causal” que nous pratiquons tous VS l’approche “effectual” des startups).

Une fois cela établi, il faut dérouler. Pas de magie, mais de la méthode

Déployer les outils d’innovation à l’échelle internationale nécessite de pouvoir répondre à trois questions : où, quand et comment ?

Où ? La première question à se poser est la manière de le structurer le déploiement : quelles filiales embarquer en premier lieu, puis dans quel ordre embarquer les suivantes. Il existe une multitude de réponses à ces questions, et qui varient en fonction de paramètres tels que l’organisation, la culture et les personnes.

En fonction de ces paramètres, il peut être intéressant de s’engager dans le programme de déploiement de manière spécifique : en engageant les filiales une par une, par groupes de filiales, par régions ou business units (en miroir de la structure organisationnelle) ou carrément toutes en même temps. Pour comprendre les bénéfices et les contraintes de chaque approche, vous pouvez consulter le livre blanc

“10 conseils pour piloter un programme international” (Delphine Fondu, 2018).

Quand ? Un déploiement trop rapide risque de faire échouer le lancement si le modèle n’a pas été sérieusement crash-testé dans quelques pays pilotes. Le vocabulaire en français est évocateur : « une jeune pousse ». Tous les apprentis jardiniers le diront : on ne replante pas une plante en terre trop tôt sous peine de la voir inévitablement mourir. Un lancement raté dans l’un des premiers pays d’essaimage, et c’est l’échec assuré de tout le programme.A l’inverse, un déploiement trop lent pourrait également aboutir à un échec. Si la résolution de tous les problèmes et de tous les obstacles prend trop de temps, la dynamique d’engagement virale des collaborateurs s’arrêtera et le programme s’éteindra de lui-même.

Les méthodologies type Lean Startup ne donnent pas de réponses à cette importante question. Seul une analyse des indicateurs internes de l’entreprise pour un pays donné, croisé avec les opportunités ou les contraintes du marché local, permettent de répondre à cette question.

Comment ? Inutile de dire que le déploiement d’outils d’innovation à l’échelle internationale nécessite les meilleurs talents de gestionnaire de programme et le support d’experts en transformation des organisations, à la fois parce que l’innovation est au cœur de la stratégie de l’entreprise et aussi parce que l’implémentation bouscule les habitudes internes. Il existe néanmoins quelques recettes de succès pour l’implémentation.

L’épine dorsale de la gestion du programme doit reposer sur un mode collaboratif, à la fois pour l’implémentation et pour le mode de croisière. Celui-ci peut s’appuyer sur des outils collaboratifs du type Digital Workplace et sur l’animation de la communauté des innovateurs. Dans ce dernier cas, il s’agit d’adapter les principes de développement des startups en allouant une ressource de community manager.

Une fois le programme de déploiement terminé, il est important que les outils mis en place et les postes pourvus restent pérennes et ancrés dans les usages quotidiens. Car, avec le temps, l’organisation va changer, et le nouveau management, qu’il soit local ou central, pourrait vouloir mettre sa touche ou même challenger ceux-ci. Ces changements peuvent mettre en péril l’adoption, voire même donner raison aux challengers. Dans une organisation en constante mutation, il est primordial de stabiliser les outils dans le temps, de continuer les actions d’animation de la communauté, et d’assurer un reporting des impacts de la démarche.

Des pépites cachées

Et pour terminer, l’éloignement géographique du siège peut aussi constituer une opportunité, par exemple pour la localisation du laboratoire d’innovation. Comme le cite Bert DuMars dans son article “The Costs and Benefits of Innovation Labs” (Forrester, 2013), plus un laboratoire d’innovation est loin du siège, plus forte est son orientation pour les nouvelles technologies, et plus grande est sa capacité à transmettre les innovations à travers les filiales. A méditer.

Malgré l’abondante littérature sur l’innovation, il n’existe pas à proprement parler de méthodologie pour garantir la réussite d’un déploiement à l’international. La clé réside dans l’identification des pays pionniers et l’animation dans la durée d’une communauté d’ambassadeurs. Ils auront pour rôle d’être des “sachets de thé”, comme l’a évoqué Maud Bailly, et les démineurs des dix zones de frictions évoquées plus haut, avec le support de l’équipe centrale.

Guillaume Desveaux

Fondateur d’un accélérateur de Start-up – CEO d’InnOpen.io, conseil en Innovation Corporate

Delphine Fondu

Consultante indépendante, experte en déploiement international

Innovation Corporate : comment passer de l’idée à la grande échelle ?

La globalisation, le foisonnement d’innovations technologiques et la concurrence de start-ups agiles forcent les grandes entreprises à se réinventer et à trouver des idées novatrices. Le mot d’ordre est clair : « Disruptez-vous ou quelqu’un d’autre le fera ! ». Dans ce contexte, les initiatives fleurissent chez les corporates pour passer à la vitesse supérieure afin de créer des produits « intelligents », transformer l’entreprise de produits en une entreprise de services, créer de nouveaux business modèles ou aller au-delà des limites de son secteur traditionnel.

Si les recettes commencent à être connues pour générer des idées neuves au sein et dans l’écosystème de l’entreprise, les façons de transformer ces idées en business importants (Scaling-up) restent en revanche à inventer.

Les outils de l’innovation corporate. La littérature est abondante sur les outils efficaces pour générer de l’innovation en entreprise. On peut citer pêle-mêle :

• Les centres d’innovation corporate (Lab, incubateurs, accélérateurs…).

• Les sourcings d’idées (Concours interne/externe, les «hackathons», les appels à projets…).

• L’exploration (Learning Expeditions, les partenariats entre entreprises/universités, Les centres de veilles…)

• le Corporate Venture Capital, qui est passé d’un instrument de croissance externe à un moteur majeur de l’innovation.

Toutefois, si les méthodes sont connues, le succès de la recette tient au dosage des ingrédients et surtout à la faculté d’entraîner une dynamique collective au sein de l’entreprise. (Cf mon précèdent article.)

Plus encore, il y a peu de rapports indiquant que les idées issues de ces approches ont vraiment fait bouger les choses. Bien au contraire, de plus en plus d’entreprises prestigieuses, dont certaines sont des leaders mondiaux, ont stoppé ces démarches, faute de résultats.

Alors, comment développer ces innovations dans une grande entreprise comme semblent savoir le faire les start-ups ?

 

Appliquer deux principes-clés (pas si récents) qui ont faits leurs preuves : «  Crossing the Chasm » et «  Effectual reasoning »

Avec « Crossing the Chasm », Geoffrey Moore a fait le constat, il y a déjà 25 ans, qu’il existe un fossé à franchir entre la phase réussie de lancement d’une innovation non incrémentale et son passage à l’échelle. Or ce fossé existe aussi en interne au niveau de l’adoption de l’innovation. Le taux de transfert des idées prometteuses est trop faible et la litanie des bonnes raisons pour ne pas le faire se fait systématiquement entendre : « le business model n’est pas compatible avec nos KPI », « cela va cannibaliser nos marchés actuels », « c’est trop compliqué », « c’est trop cher », « le marché est trop petit », « il n’y a pas d’équipe pour s’en charger », …

Copyright Geoffrey Moore

« Effectual reasoning ». Les business unit sont, par essence, conçues pour exploiter les opportunités offertes par des marchés existants pour des innovations incrémentales basées sur des technologies et des modèles commerciaux définis avec des objectifs financiers solides et à court terme. Par simplification on peut assimiler cela à ce que Saras Sarasvathy définit comme un raisonnement « causal ». Ainsi, elles excellent dans l’industrialisation mais elles ne sont pas adaptées aux innovations exploratoires risquées, incompatibles avec le système commercial en place. A l’inverse, les start-ups ont un ADN exploratoire. Par définition, elles sont conçues pour aller plus loin et explorer un terrain qui n’est pas encore dans le périmètre de l’entreprise (Cf W. Chan Kim et Renée Mauborgne : Stratégie océan bleu). Elles appliquent des méthodes basées sur des principes de test-and-learn et sont axées sur des objectifs de rentabilité à plus long terme ou plus incertains. Par cette approche « effectual », elles excellent dans la recherche de nouveaux d’écosystème de partenaires et de co-innovation et poussent les programmes d’innovations dans de nouveaux modèles commerciaux et parfois même au-delà des limites définies de l’industrie.

 

Le cas des Pepsico illustre bien la mise en pratique réussie de ces principes

Le développement de nouveaux produits et marques sans cannibaliser ses activités actuelles est un défi auquel PepsiCo.Inc est confronté. Tout nouveau produit vient nécessairement en remplacement d’un autre sur les rayonnages des magasins.

Pour résoudre le problème, la société a créé un district distinct appelé Hive. L’équipe est chargée de promouvoir les meilleurs nouveaux produits sans sacrifier l’espace d’étalage pour les autres produits.

Le nouveau produit est alors « élevé » dans un système de distribution spécifique jusqu’à ce qu’il atteigne un certain chiffre d’affaire. Il est ensuite réintégré ou non au système de distribution principal.

Ainsi, Pepsico a su créer un petit groupe agile de type entrepreneurial au sein de l’entreprise agissant avec les réflexes d’une start-up tout en permettant aux grandes marques existantes de s’épanouir sur le marché principal.

 

Comment tirer le meilleur des deux mondes ?

Contrairement aux start-ups indépendantes qui se battent essentiellement sur un seul font, celui du développement de leur marché, les start-ups corporates doivent se battre elles sur leur marché et sur un deuxième front interne. En effet, tout ou presque opposent l’entreprise et la start-up : les objectifs commerciaux, les process, les organisations, les budgets, les ressources, les contraintes (légales, financières…) et, au bout du bout, souvent les business model. C’est inévitable mais cela peut être réconcilié !

 

Aménager en interne le terreau nécessaire à l’épanouissement de la jeune pousse. En travaillant avec nos clients et en collaborant à des études collectives (cf « David avec Goliath » de Bain & Cie. et RAISE) sur l’amélioration des relations entre les start-ups et les grands groupes, nous avons défini un modèle organisationnel, des outils méthodologiques, les process et l’écosystème pour créer cet environnement favorable au passage à l’échelle (Scale-up). Dans les grandes lignes, cela revient à bâtir une interface unique entre la start-up et l’entreprise pour l’affranchir de la complexité des relations avec : la direction générale, les Bus, les fonctions supports (Juridique, MarCom, IT, RH, les achats…), la direction financière par un modèle de « gestion contrôlée » spécifique, le management, les ressources internes et les ressources externes.

Une fois que ce contexte propice au développement de la start-up est établi, on peut développer une culture interne de l’« Effectual reasoning » et de l’innovation en s’appuyant sur le solide corpus de connaissances des méthodes efficaces utilisées pas les start-ups :

• le Design thinking, qui permet de comprendre les besoins non satisfaits / insuffisamment servis,

• Le Lean Start-Up qui aide à comprendre comment transformer ces idées en un succès commercial,

• L’Open-innovation qui permet de d’intégrer des idées neuves dans un écosystème ouvert,

• Le Business Model Canvas qui aide à définir un langage commun entre interne/externe afin de travailler sur des business model innovants.

 

Conclusion : Créer les conditions du succès

Pour conclure, vouloir imposer une culture entrepreneuriale ou décréter l’innovation en entreprise ne fonctionne pas. Cela s’opposera toujours aux forces de rappel interne : la règle du statu quo dans la prise de décision et la crainte du salarié d’agir hors de son domaine de légitimité supposé ou réel.

Aborder l’enjeu de l’innovation corporate à la fois par une démarche organisationnelle et culturelle permet de réduire les difficultés (complexité des processus, résistances au changement, intérêts divergents…) inhérentes à toute organisation et de diffuser une culture entrepreneuriale et « effectual » de façon virale dans l’entreprise. Cette méthodologie a fait ses preuves chez nos clients. Elle leur a permis de bâtir une vision collective que l’on pourrait définir comme un « mythe collectif » d’une entreprise agile et innovante où l’on peut passer sans risque d’une idée en rupture à un marché de grande échelle.

InnOpen accompagne les corporates dans leur démarche d’innovation participative. InnOpen.io – Guillaume Desveaux